Partager les grands projets, échanger autour des nouvelles REP, tel était l’objectif du Président de Trivalis en réunissant, le 2 décembre, les Présidents et directeurs des 17 collectivités adhérentes. Des enjeux sont partagés, ils intéressent tout le monde.
« Il y a 2 ans, je m’étais engagé à vous revoir tous. Le contexte m’amène à vous réunir ce matin tant la réglementation nouvelle en matière de Rep, celle du bâtiment notamment, en matière de consigne aura des conséquences dans nos territoires. » Par ces mots d’alerte, Damien Grasset accueille les présidents, les directeurs et/ou techniciens des collectivités adhérentes, responsables de la collecte des déchets en Vendée.
L’un des grands projets du syndicat est l’agrandissement du centre de tri. « Des efforts sont demandés à tout le monde pour consommer autrement. Pourquoi agrandir ? » s’interroge un élu. Parce que le site est saturé. Notons que plus de 35 000 tonnes d’emballages auront été accueillies à La Ferrière en 2022.
L’autre grand projet du moment est la construction de l’unité de production de CSR à Saint-Christophe-du-Ligneron. Plusieurs industriels s’intéressent désormais à ce nouveau combustible, vu la crise énergétique. Un industriel vendéen a décidé, avant la crise, de se tourner vers ce nouveau produit énergétique. De cette façon, Trivalis joue le volet économie circulaire.
Sur ce même thème d’une nouvelle ressource énergétique, Trivalis étudie un projet de production de CSR à partir des tout-venants de déchèterie. Un projet partagé avec d’autres collectivités hors Vendée, qui touche 2 millions d’habitants. Mais cette installation dépend des nouvelles REP. « Ce projet à 5 ans intéresse, lui aussi, les industriels pour la ressource énergétique qu’il représente » souligne Erwan Calonnec, directeur de Trivalis.
Le tri à la source à l’étude
Le syndicat mène, depuis plusieurs mois, une étude départementale sur le tri à la source, à la veille de l’obligation réglementaire, « la seule étude de ce genre en France » souligne Olivier André, directeur des Services Techniques et de l’Innovation à Trivalis. « Cette étude vise l’analyse des gisements, 13 500 tonnes de la part des professionnels et 26 000 tonnes de la part des particuliers, et l’identification des moyens à déployer pour les capter ». Le choix final revient aux collectivités, en charge de la collecte. Trivalis est très intéressé, vu sa responsabilité de traitement des déchets collectés. Le syndicat devra s’adapter, et aménager en conséquence, une plateforme de compostage existante.
Puis Damien Grasset et Erwan Calonnec partagent leur inquiétude, celle d’une consigne d’emballages spécifiques, des emballages à forte valeur ajoutée, comme la bouteille plastique en PET ou encore la cannette en aluminium. Les entreprises cherchent à récupérer de la matière, privant ainsi les collectivités de recettes qui profitent, au final, à l’usager.
Les déchèteries occupent la dernière partie de la rencontre avec la perspective des nouvelles Rep et, en particulier, celle du Bâtiment dit Rep PMCB(1). « En Vendée, les déchets en déchèterie représentent 60 % de la production globale des déchets quand ils ne représentent que 10 % en moyenne, en France. L’impact d’une filière n’est pas le même pour tout le monde » note Maxime Annonier, responsable du pôle Déchèterie à Trivalis. De plus, il existe aujourd’hui, 12 filières reliées à une Rep en déchèterie. Le projet national porte sur 11 nouvelles Rep. La typologie des déchèteries vendéennes ne peut supporter 11 bennes supplémentaires ! Sur ce constat, Trivalis propose à l’ensemble des collectivités adhérentes la conduite d’une étude et la formulation de différents scénarios. « Nous vous invitons à la prudence, prévient Damien Grasset, en matière d’investissement dans vos déchèteries. Car les professionnels peuvent s’organiser très vite et capter des déchets déposés aujourd’hui dans nos déchèteries. »
Un déjeuner commun a permis la poursuite des échanges entre élus de toute la Vendée.
(1) PMCB : Produits et Matériaux de Construction du secteur du Bâtiment