Essai longue durée sur le compost, comme si vous y étiez

En 2014, un essai longue durée a débuté chez un agriculteur, dans le Sud Vendée, pour mesurer la réaction des sols intégrant du compost issu du traitement mécano-biologique. Six ans après, les mesures de fin d’essai ont été réalisées.

L’essai longue durée est inscrit dans la convention signée en 2009 entre le Conseil Départemental, la Chambre d’Agriculture et Trivalis dans le cadre de la valorisation agricole du compost provenant des usines de traitement mécano-biologique. La Chambre d’Agriculture a la charge de cet essai scientifique dont l’objectif est de mesurer les effets sanitaires et agronomiques d’un apport de compost de Trivalis en comparaison à du fumier de bovins.

Depuis septembre 2014, sur le territoire de la commune d’Oulmes, l’essai est en place sur 30 micro-parcelles. En mai dernier, les premières mesures de fin d’essai, portant sur les effets physiques sur le sol, d’un apport répété de matière organique, ont été menées. 

Différents tests ont été pratiqués afin d’évaluer la fertilité physique du sol :



Le test d’infiltrométrie Beerkan consiste à mesurer la vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol. Un volume d’eau correspondant à 10 mm, est versé dans un cylindre enfoncé à la surface du sol. Le temps nécessaire à l’infiltration complète du volume d’eau versé est noté. L’opération est répétée jusqu’à ce que le temps d’infiltration se stabilise. Plus l’eau s’infiltre rapidement, meilleure est la structure du sol et inversement.




Le test bêche permet d’établir un diagnostic de la structure du sol en observant les mottes présentes et leur mode d’assemblage. Une bêchée de 20 cm de côté, sur 25 cm de profondeur, est prélevée. Elle est étudiée en bloc entier puis est fracturée sur une bâche. Les mottes de terre et la terre fine obtenues sont ensuite classées selon leur porosité (mottes poreuses, mottes tassées et mottes tassées en cours de régénération). Cette opération permet de donner une note globale de la structure du sol. L’observation du nombre de vers de terre est également réalisé.




Le Slake Test, ou test de sédimentation, consiste à évaluer la stabilité structurale et la cohésion des agrégats d’un sol, pour connaitre la résistance du sol à l’érosion. Des prélèvements de mottes de terre ont été réalisés sur les 30 micros-parcelles. En laboratoire, ces mottes ont été placées dans des passoires et plongées dans l’eau. Ensuite, la résistance des mottes à la désagrégation par l’eau et l’aspect de l’eau sont évaluées après différents lapses de temps.




Le test au pénétromètre permet de se faire une première idée de la compaction du sol en repérant la résistance à la pénétration du sol et en mesurant les profondeurs. Pour cela, il faut exercer une pression constante sur le pénétromètre pour l’enfoncer et repérer les profondeurs auxquelles des résistances s’exercent. Ce test est complémentaire au test bêche qui ne se limite qu’aux 25 premiers cm du sol.



Au vu des résultats de ces différents tests, une répétition d’apport de matière organique semble améliorer les paramètres observés. Le compost et le fumier ont joué un rôle structurant, favorisant la fertilité du sol. Des analyses chimiques ont aussi été réalisées afin de valider la bonne adéquation avec la protection des sols et des cultures. Les résultats et interprétations complètes seront présentées au syndicat départemental fin 2022.

Essai piloté par Jérémy BERTHOMIER, conseiller d’entreprise agricole et agronomie à la Chambre d’Agriculture et Arvalis, organisme de recherche appliquée.